Mère de trois enfants, l’écrivaine et scénariste Régina Sandrine Djete a partagé son expérience en matière d’éducation des enfants dans une cellule familiale.
Première vice-présidente de l’association Cercle des plumes ivoiriennes, destinée au développement du livre en Côte d’Ivoire, et président également de la fondation « Tous pour la conscientisation du peuple africain » qui soutient les familles défavorisées sur le continent, Mme Djete a accordé une entrevue à l’Agence ivoirienne de presse (AIP), le mercredi 31 juillet 2024.
Comment parvenez-vous à concilier votre vie de famille avec votre activité d’écrivaine ?
Je suis une personne énergique et empathique, convaincue qu’une femme, en plus de réussir professionnellement, doit également offrir amour et attention à ses enfants. Je fais un effort constant pour être présente pour eux, malgré mes nombreuses occupations. Je veille à leur bien-être et à leur éducation. Travailler à mon propre compte et posséder ma propre maison d’édition me permettent de passer plus de temps avec eux, ce qui nourrit également mon inspiration. Je trouve toujours des sujets à traiter à travers nos échanges, notre environnement et la société.
En ce qui concerne votre ouvrage “L’éducation aux enfants”, qui sera publié le 5 août, quel objectif souhaitez-vous atteindre ?
A travers “L’éducation aux enfants”, je souhaite sensibiliser les parents sur les valeurs fondamentales à transmettre à leurs enfants. Il est inacceptable que l’éducation des enfants soit laissée aux seules mains des employés de maison. Trop souvent, ces enfants grandissent sans amour ni empathie. Les problèmes socio-politiques résultent fréquemment d’un manque d’éducation. Les parents, tout autant que les réseaux sociaux, portent une grande responsabilité. Lorsque les bases éducatives sont défaillantes, il est extrêmement difficile de les corriger. Ce sont ces futures élites qui en pâtissent. Mon livre recommande une éducation prenant en compte les dimensions psychologiques, spirituelles et religieuses.
Quel autre message avez-vous déjà véhiculé à travers vos écrits ?
Depuis la publication de mon premier ouvrage en 2015, j’ai exploré divers thèmes à travers mes écrits. Dans le poème “La Terre nourricière”, par exemple, j’appelle à la préservation de l’environnement. Avec “La Voie de l’intelligence”, j’encourage les populations à réfléchir profondément avant de prendre des décisions. Enfin, dans “La Politique, la clé de la ruine”, je dénonce les dérives et les conséquences néfastes de la politique en Afrique.
Quels conseils donnez-vous à la jeunesse qui semble s’égarer ?
J’ai été ravie de voir récemment tout le pays célébrer le jeune champion mondial de la dictée et la jeune slameuse talentueuse. Pour moi, ces moments incarnent l’excellence, l’intelligence, la persévérance, le travail acharné et le courage. Ce sont ces qualités qui devraient être mises en avant plutôt que la médiocrité. Les jeunes doivent apprendre à cultiver la patience et à éviter la facilité. Comme le montre la création de l’univers en six jours, bien que Dieu ait pu le faire en un seul jour, cela démontre que les choses se construisent par étapes dans ce monde.
En quoi votre organisation, “Cercle des plumes ivoiriennes”, se distingue-t-elle de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (AECI) ?
Bien que nous militons en partie pour la même cause – je suis d’ailleurs membre active de l’AECI – la politique du Cercle des plumes ivoiriennes se concentre davantage sur le soutien et le développement des écrivains locaux. Nous visons à promouvoir les livres et les écrivains ivoiriens à l’étranger et à leur permettre de tirer un revenu de leur art. Nous facilitons également l’accès à la littérature pour tous les passionnés. Je salue M. Delta Fofana, président fondateur du Cercle des plumes ivoiriennes, pour son expertise précieuse. Je convie par ailleurs toute la population ivoirienne à notre événement gratuit “Festi Plumes”, qui se tiendra du 23 au 24 août 2024 à Cocody-Angré. Cet événement comprendra des ateliers de lecture et d’écriture, ainsi que des expositions thématiques.
Comment fonctionne votre maison d’édition, RSD Édition ?
Nous avons une équipe dédiée à la rédaction ainsi qu’une autre spécialisée dans l’imprimerie. Tout fonctionne plutôt bien, car nous contribuons à la publication de nombreux livres mettant en avant la littérature ivoirienne.
Pouvez-vous nous parler de vos perspectives futures ?
Étant également scénariste et ayant collaboré avec plusieurs maisons de production cinématographique, je projette de traduire mes romans en films dans un avenir proche. Par ailleurs, je m’efforce de promouvoir la littérature en Afrique, car elle constitue un vecteur essentiel pour l’instruction et la sensibilisation du public.
Julien Koffi (AIP)