Côte d’Ivoire : concertation régionale et de validation de la note des acteurs de la société civile pastorale, « Forum sur le pastoralisme
Ce lundi 07 octobre, l’hôtel Palm club d’Abidjan a abrité un atelier portant sur la concertation régionale et de validation de la note de position des acteurs de la société civile pastorale.
Selon un contexte caractérisé par de nombreux défis persistant exacerbés une succession des crises multidimensionnelles, L’élevage et le pastoralisme occupent une place centrale dans les économies rurales, ainsi que dans la dynamique d’intégration régionale au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Le sous-secteur de l’élevage se
caractérise par l’importance de l’effectif du cheptel (évalué à plus de 346 millions de têtes, selon la base de données de FAOSTAT) et le rôle moteur qu’il joue dans la création de la richesse régionale et
nationale. En effet, sa contribution est évaluée à plus de 5 % du Produit Intérieur Brut (PIB) des États de la CEDEAO et elle varie entre 10% et 15% du PIB dans plusieurs pays sahéliens, en l’occurrence le
Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad. Par ailleurs, l’élevage joue un rôle crucial dans l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de millions de personnes qui exercent des activités de production, de transformation, de commercialisation et de prestations de services liées à ce secteur.
Des opportunités de valorisation des produits issus de l’élevage à haut potentiel économique tels que les des cuirs et peaux demeurent largement sous-exploités.
Pour le discours d’ouverture, le président du bureau du conseil d’administration du RBM, a exprimé sa gratitude et ses remerciements les plus sincères aux autorités de la République de Côte d’Ivoire pour leur hospitalité.
Selon lui, cette rencontre régionale marquera assurément une pierre blanche l’histoire des organisations de la société civile pastorale et agropastorale constitue un tournant, en ce sens qu’elle vise un objectif d’une singulière et haute portée : « faire le bilan exhaustif des engagements souscrits dans le cadre de la Déclaration de Nouakchott dont l’évaluation s’impose, après dix années de mise en œuvre, dans un contexte sécuritaire marqué par les turbulences et convulsions que l’on sait. »
Se prononçant sur le sujet de l’atelier, il a déclaré que, « Nous devons avoir le courage de reconnaitre et d’assumer la part de responsabilité qui nous incombe en indiquant que la dynamique de concrétisation de cette Déclaration est marquée au fer rouge par l’absence politique des Etats côtiers de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que, l’élevage pastoral et agropastoral peut offrir de multiples débouchés économiques à l’ensemble de nos pays, si nous nous appuyons sur une ingénierie pastorale pensée et développée de façon concertée entre les pays de départ et les pays d’accueil. Il me semble important de saisir l’opportunité de cette prise de parole pour réaffirmer l’engagement sincère et résolu des acteurs de la société civile à porter ce plaidoyer, non seulement en direction des autorités de la République de Côte d’Ivoire, mais aussi de l’ensemble des Gouvernements des pays côtiers.
Pour terminer son discours, il a assuré prendre les dispositions idoines, afin que les conclusions de la rencontre régionale d’Abidjan soient fidèlement transmises aux autorités ivoiriennes sur lesquelles nous comptons pour soutenir notre plaidoyer lors du forum de Nouakchott + 10, qui se tiendra, du 06 au 08 novembre 2024.
Marquant sa présence à atelier, le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques de la République de Côte d’Ivoire, Sidi Tiémoko Touré, a souhaité bienvenue au nom de Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire.
Selon lui, Les dynamiques sécuritaires et les défis auxquels font face les pays sahéliens ont également des répercussions sur les pays du sud et particulièrement sur notre pays.
« En tant que nation de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire a dû renforcer ses capacités pour répondre à des menaces transnationales, notamment celles liées au terrorisme et aux conflits pastoraux. Cette réunion marque notre volonté de collaborer davantage sur ces questions cruciales, car la stabilité et le développement pastoral de la région sont intimement liés à notre propre sécurité et prospérité. », a-t-il dit.
S’adressant à la société civile pastorale, il a fait savoir que le pastoralisme en Afrique, n’est pas qu’une simple activité économique, mais plutôt une histoire de vie, une tradition ancestrale qui façonne nos sociétés depuis des siècles.
« C’est la source de richesse culturelle, de savoir-faire unique et de solidarité communautaire. Mais c’est aussi une activité soumise à des pressions intenses, exacerbées par les conflits, les changements climatiques, et parfois, par notre propre négligence. », a-t-il souligné.
Pour lui, le pastoralisme ne doit plus être perçu comme une source de conflit, mais comme un levier de coopération, de paix, et de prospérité partagée.
Monsieur Jean-Jacques MONGBO, , Conseiller Bureaup de Représentation de la commission de l’UEMOA.
Représentant le Président de la Commission de l’UEMOA, Monsieur Abdoulaye DIOP, il a exprimé sa déférente et infinie gratitude au Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, pour avoir autorisé la tenue en terre ivoirienne, de la présente importante rencontre, pour son engagement manifeste et son leadership dans la promotion de l’intégration économique de notre espace communautaire ainsi que pour l’accueil et les facilités accordés aux différentes délégations de cette rencontre.
Il a renouvelé sa profonde satisfaction et ses sincères remerciements de la Commission de l’UEMOA au Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, pour son engagement manifeste et sans cesse renouvelé, dans la mise en œuvre des réformes et politiques d’intégration économique au sein de l’Union et, particulièrement, dans la mise en œuvre de la politique Agricole de l’Union (PAU).
Pour lui, la présente rencontre, dédiée à la concertation et la validation de la Note de position des acteurs de la société civile au prochain forum de haut niveau sur le pastoralisme, marque une nouvelle étape importante dans le suivi des engagements pris lors de la « Déclaration de Nouakchott sur le pastoralisme » il y a dix ans.
« Comme vous le savez, le pastoralisme, qui est au cœur des systèmes agro-pastoraux de notre région, est un mode de vie ancestral qui transcende les frontières et forge les liens économiques, sociaux, sociétaux et culturels entre nos populations. Aujourd’hui, plus que jamais, le pastoralisme représente non seulement un pilier de la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance de millions de personnes, mais aussi une composante essentielle du développement économique de notre espace communautaire. », a-t-il renchéri.
Selon lui, reconnaître que de nombreux défis demeurent; Le changement climatique, l’insécurité croissante, la dégradation des terres et les conflits liés à l’accès aux ressources naturelles continuent de fragiliser les systèmes pastoraux. Les tensions entre agriculteurs et éleveurs, la raréfaction des pâturages et la mobilité des troupeaux dans un contexte de fermeture des frontières exacerbent les difficultés rencontrées par les pasteurs.
Pour clore ses propos sur ce atelier, qui a été une occasion unique de renforcer la voix des communautés pastorales à travers la note de position qui est apprêté à valider.
« C’est pourquoi la Commission de l’UEMOA a accepté d’accompagner ce processus, en contribuant au financement de cet atelier, mais en veillant également à ce que les propositions et recommandations qui seront issues de vos travaux soient intégrées dans les politiques régionales et nationales », a-t-il conclu.
Soma B.
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